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MEET THE “FRENCH” DOCTORS: Stephanie Fournex, pédicure-podologue

Depuis combien de temps à Dubai ?
Je suis arrivée aux Emirats avec mon mari il y a plus de 4 ans maintenant et nous sommes installés à Dubai depuis deux ans et demi.

D’où venez-vous ?
J’ai grandi les pieds dans l’eau entre dunes et forêt landaises, à Capbreton plus précisément.

Quel est votre métier/spécialité ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont domaines d’expertise ou de prédilection ?
Je suis pédicure-podologue, profession paramédicale qui traite les affections touchant les membres inférieurs et plus précisément les pieds. J’ai un intérêt particulier dans la prise en charge du sportif pour qui je collabore avec des médecins réhabilitateurs, orthopédistes, kinésithérapeutes, ostéopathes pour les guider vers leurs objectifs.
Depuis que je suis aux Emirats, je me suis également spécialisée dans la prise en charge et l’éducation des patients diabétiques. Deux domaines différents mais qui exigent une prise en charge précise pour éviter des complications.

À partir de quel âge avez-vous eu envie de prendre cette voie et pour quelle raison ?
J’ai fait beaucoup de sport à haut niveau plus jeune. J’ai donc été très tôt au contact de professionnels médicaux et paramédicaux. Cette voie s’est dessinée de façon logique. Lors de mes études, je surveillais les plages d’Hossegor, fief du surf européen. J’ai toujours aimé porter assistance et aider les autres, c’est ainsi que j’ai su que le médical ou le paramédical était fait pour moi. Au début de mes études de podologie, j’avais pour objectif de continuer vers un master en kinésithérapie. Mes professeurs ainsi que les stages et les rencontres avec mes patients m’ont fait comprendre l’importance d’avoir des pieds en bonne santé. J’aime avoir un métier éclectique. Je peux en une journée : traiter un ongle incarné, avoir une consultation pour rassurer des parents sur la marche de leur tout-petit, confectionner une paire de semelles ou bien sauver un pied d’une grave infection liée au diabète.

Où avez-vous étudié ?
A 17 ans, je suis partie à Bruxelles pour étudier la podologie, j’y ai acquis une grande expérience, grâce à mes professeurs experts internationaux dans leur domaine, notamment dans les techniques d’analyse de la marche et la réalisation de semelles orthopédiques. J’ai ensuite eu la chance d’intégrer la Cardiff Metropolitan University pour un avant-goût en chirurgie unguéale. Enfin, j’ai récemment été diplômée en prise en charge des plaies notamment diabétiques en collaboration avec l’Université de Toronto.

Pourquoi avoir choisi Dubai pour exercer ?
Pour l’aventure ! Nous avions, avec mon mari l’habitude de beaucoup voyager, nous étions dans une période de préparation pour une nouvelle expatriation lorsque j’ai reçu une offre d’emploi pour les Emirats arabes unis. Nous n’étions jamais venus ici, la mission était d’ouvrir un département de podologie à Al Ain. Nous avons cherché sur Google Maps à quoi ressemblait cette ville, l’idée de vivre dans une oasis aux portes d’Oman nous séduisait.

Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de médecin à Dubai ?
La podologie est une spécialité encore très peu connue ici, il y a un gros travail d’éducation des patients à la santé de leurs pieds mais également du personnel médical pour pouvoir collaborer ensemble pour une meilleure prise en charge de nos patients. Je vous avoue qu’à mon arrivée à Al Ain, mes collègues médecins me regardaient un peu bizarrement : « Qu’est-ce qu’une ‘’pédicure’’ va bien pouvoir nous apporter… ». Puis, petit à petit la confiance s’est installée et nous avons pu collaborer ensemble et voir quelques belles guérissons.

Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France ?
Je ne pense que cela soit plus simple ou plus compliqué qu’en France. Il s’agit de bien comprendre l’organisation d’un nouveau système de santé et d’être capable de s’adapter. Les cultures de nos patients sont différentes, les pathologies que l’on rencontre aussi, donc les attentes et exigences ne sont pas les mêmes. Tout est question d’adaptation.

Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques / plus courantes à Dubai ?
Je rencontre énormément de patients présentant des difficultés à marcher longtemps à cause de leurs pieds plats ou du mauvais chaussage qui abîme leurs pieds. Le diabète est également un réel fléau ici au Moyen-Orient, et bien souvent les patients nous consultent en dernier ressort lorsque les complications sont déjà bien installées.

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier ?
J’aime pouvoir redonner l’autonomie à mes patients, les voir sortir de la consultation le sourire aux lèvres car ils peuvent marcher sans douleur, ou parce qu’ils ont atteint leur objectif sportif.

Avec le recul, que referiez-vous différemment ?
Je suis de nature positive, chaque expérience permet de nous remettre en question, d’apprendre, de réfléchir, d’en sortir le meilleur et ainsi de pouvoir évoluer. Je referais exactement pareil.

Avec la crise du Covid-19, comment la clinique où vous exercez s’est-elle adaptée pour gérer la situation ? Comment fonctionne la télémédecine ?
Comme vous le savez la DHA avait besoin de lits disponibles et a donc demandé à tous les services d’hôpitaux non indispensables de fermer pour réquisitionner les salles et ainsi permettre d’accueillir les patients malades. La podologie n’étant pas bien reconnue ici, nous avons donc été renvoyés chez nous en laissant des patients sans le suivi nécessaire à leur guérison.
Pour un podologue, la téléconsultation est quasiment impossible, lorsque l’on vient nous consulter, 80 % de nos patients sont soulagés dès la sortie de la clinique grâce à nos gestes et soins. Cette période a été assez challengeant pour nous et nos patients qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans suivi approprié. Une fois la période de quarantaine stricte, le management a bien voulu rouvrir des créneaux d’urgence pour assurer la continuité des soins.

Vos deux bonnes adresses à Dubai ?
Lorsque les vagues de l’Atlantique me manquent, j’aime aller wakesurfer chez Seariders à Dubai Marina et ensuite me réconforter avec un bon chocolat de chez Mirzam.

LE MOT DE LA FIN
“Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !” Raymond Devos

La rédaction

La rédaction, c’est une équipe de passionné(e)s par l’écriture et les « histoires » de Dubai. Retrouvez l’ensemble de l’équipe rédactionnelle actuelle sur la page Qui-sommes-nous.

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