Cancers masculins et cancer de la prostate à Dubai
- SANTÉ - BIEN-ÊTRE
Marine Baaklini- 13 novembre 2025
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Cancers masculins et cancer de la prostate à Dubai : à l’occasion de Movember, le mois dédié à la santé masculine, le Dr Anil Ramachandran et le Dr Alaa Naziha, tous deux spécialistes en urologie à Dubai, nous rappellent l’importance de la prévention dans la santé masculine.
En effet, les cancers urologiques, comme ceux de la prostate, de la vessie, des reins et des testicules, sont malheureusement trop souvent synonymes de tabou et de pudeur… pouvant engendrer des consultations et diagnostics tardifs.
Les deux spécialistes insistent sur l’importance du dépistage précoce, d’un mode de vie sain et d’un accompagnement global pour préserver la santé des patients et leur qualité de vie à long terme.
Nous les avons rencontrés pour répondre à nos questions.
Dr Anil Ramachandran, la prévention reste le meilleur moyen d’agir tôt contre les cancers urologiques masculins. Quels sont aujourd’hui les examens de dépistage recommandés et à quel âge les hommes doivent-ils commencer ?
C’est une bonne question. Les cancers masculins peuvent toucher différents organes, mais nous allons ici nous concentrer sur les cancers urologiques : prostate, vessie, rein et testicule :
• Cancer de la prostate :
Le cancer de la prostate reste le plus fréquent parmi les cancers urologiques masculins. Bien qu’il n’existe pas de méthode permettant réellement de prévenir son apparition, la bonne nouvelle est qu’il peut être détecté précocement, à un stade où un traitement curatif complet est possible.
Cela se fait par une simple prise de sang appelée PSA (Prostate Specific Antigen). Même s’il ne permet pas à lui seul de poser un diagnostic, ce test donne un bon aperçu de la situation et nous aide à décider si d’autres examens sont nécessaires pour confirmer ou écarter un cancer.
Le test PSA peut être réalisé à titre de dépistage, même en l’absence de symptômes. Il est recommandé de commencer le dépistage à l’âge de 50 ans, avec un dosage annuel du PSA.
Cependant, s’il existe des antécédents familiaux de cancer de la prostate chez un parent du premier degré, ou si la personne est d’origine africaine, le dépistage doit commencer plus tôt, dès 45 ans.
• Cancer de la vessie :
En ce qui concerne les cancers de la vessie, la prévention est l’aspect le plus crucial. Il est prouvé qu’un lien existe entre le tabagisme et le cancer de la vessie. Arrêter de fumer réduit considérablement le risque de développer ce cancer. D’autres facteurs de risque importants incluent l’exposition à certains produits chimiques industriels et aux solvants présents dans la peinture. Le signe le plus important à prendre en compte est la présence de sang indolore dans les urines. Car c’est souvent le premier symptôme d’un cancer de la vessie.
• Cancer du testicule :
Les cancers du testicule ne peuvent pas être prévenus et il n’existe pas de test de dépistage recommandé. Mais ils peuvent être détectés facilement : l’auto-examen reste la meilleure façon de les identifier. Il peut être pratiqué une fois par mois, après une douche chaude pour détendre la peau, en palpant à la recherche d’une masse éventuelle.
• Cancer du rein :
De même, les cancers du rein ne font pas l’objet d’un dépistage ou d’un protocole préventif recommandé. Mais avec l’usage fréquent de l’échographie, les médecins peuvent identifier de très petites tumeurs avant même que des symptômes apparaissent. Le dépistage par scanner ou IRM est quant à lui réservé aux personnes présentant certaines prédispositions génétiques augmentant le risque de cancer rénal.
Dr Anil Ramachandran, quels sont les premiers signes qui doivent alerter et inciter à consulter un urologue ?
Les signes d’alerte varient selon l’organe concerné. En général, tout symptôme urinaire comme une brûlure, douleur, envie fréquente d’uriner doit faire l’objet d’une consultation. Mais plus spécifiquement, la présence de sang indolore dans les urines est un signe à ne jamais négliger, car comme l’a dit mon confrère, il peut indiquer un cancer des voies urinaires.
Par ailleurs, il existe d’autres symptômes à prendre au sérieux : des douleurs osseuses au niveau du dos ou des hanches chez les personnes âgées, et toute modification détectée lors de l’auto-examen testiculaire.
Dr Alaa Naziha, certains hommes hésitent à consulter par pudeur ou par peur du diagnostic. Comment encouragez-vous le dialogue autour de la santé masculine ?
Oui, malheureusement beaucoup d’hommes retardent leur consultation par pudeur ou par peur d’apprendre une mauvaise nouvelle. J’insiste toujours sur le fait qu’une consultation précoce ne consiste pas seulement à traiter une maladie, mais aussi à préserver une bonne qualité de vie.
Alors pendant mes échanges avec mes patients, je les rassure : la confidentialité et le respect sont fondamentaux dans la pratique médicale.
J’essaie de créer un environnement confortable, sans jugement, où ils peuvent s’exprimer librement. Vous savez, l’éducation joue également un rôle clé : lorsqu’ils comprennent que de nombreux troubles urologiques – comme la dysfonction érectile ou les problèmes urinaires – sont fréquents et se soignent bien, ils sont ensuite beaucoup plus enclins à consulter.
Dr Alaa Naziha, avez-vous observé des avancées médicales récentes qui transforment la prise en charge du cancer de la prostate ou d’autres cancers masculins ?
Oui, des avancées remarquables ont été réalisées dans la prise en charge du cancer de la prostate et d’autres affections urologiques !
Au sujet du cancer de la prostate, la biopsie par fusion IRM–échographie a considérablement amélioré la précision du diagnostic en ciblant directement les zones suspectes.
Autre avancée majeure : la TEP-TDM au PSMA (Prostate-Specific Membrane Antigen), une technique d’imagerie de pointe qui permet aujourd’hui de détecter le cancer de la prostate à un stade bien plus précoce et de mieux planifier le traitement.
Également, les techniques mini-invasives, comme la chirurgie robot-assistée ou laparoscopique, permettent aujourd’hui une récupération plus rapide et de meilleurs résultats.
Ou encore, les thérapies dites « focales », telles que le HIFU ou la cryothérapie, représentent une nouvelle génération de traitements : elles ciblent uniquement la zone touchée par la tumeur, réduisant ainsi les effets secondaires et préservant la qualité de vie des patients.
En andrologie, la thérapie par ondes de choc et le plasma riche en plaquettes (P-Shot) offrent désormais des approches régénératives pour traiter les problèmes érectiles.
Au-delà du traitement, quelles recommandations pouvez-vous nous donner dans l’accompagnement global dans la guérison et la prévention des récidives ?
En ce qui concerne l’hygiène de vie : il est important d’adopter une alimentation équilibrée, riche en légumes, fruits et oméga-3, tout en limitant la viande rouge et les produits transformés. Une activité physique régulière améliore également la circulation, l’équilibre hormonal et le bien-être général.
L’arrêt du tabac et une consommation modérée de l’alcool sont aussi des points essentiels : ce sont deux facteurs qui nuisent à la santé vasculaire, à l’équilibre hormonal et à la fonction sexuelle.
Aussi, maintenir une vie sexuelle saine et régulière aide à préserver la circulation pelvienne, stabilise les hormones et soutient la santé émotionnelle.
En ce qui concerne les compléments, je recommande dans certains cas de prendre du zinc, de la vitamine D et des antioxydants, qui peuvent soutenir la santé prostatique et reproductive.
Au niveau psychologique, la gestion du stress, pouvoir communiquer librement et, si besoin, être accompagné psychologiquement sont essentiels, notamment après un diagnostic majeur comme le cancer de la prostate.
Pour le suivi médical, des contrôles réguliers permettent de détecter toute récidive de façon précoce.
En conclusion, combiner le suivi médical à une bonne hygiène de vie et à un bon équilibre émotionnel permet d’obtenir les meilleurs résultats à long terme pour la santé masculine !
Les docteurs Anil Ramachandran et Alaa Naziha, spécialistes en urologie chez NMC


Pour en savoir plus sur NMC Royal Hospital DIP
Dr Anil Ramachandran reçoit au NMC Royal Hospital, DIP
Dr Alaa Naziha reçoit aux NMC Royal Hospital DIP et au NMC Royal Medical Centre, The Palm
Pour prendre rendez-vous : +97 180 0313 / prendre rendez-vous en ligne