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Troubles visuels : comment ils peuvent nuire à l’apprentissage de nos enfants.

 Troubles visuels : comment ils peuvent nuire à l’apprentissage de nos enfants.
Les yeux sont le moyen-clé pour lire, écrire, communiquer dès le plus jeune âge. 20 % des enfants de moins de 6 ans ont un trouble visuel qui peut engendrer des conséquences sur l’apprentissage scolaire et leur développement social.
Agathe Lauriol, orthoptiste au North American Lasik & Eye Surgery Centre, nous explique quand faire un contrôle ophtalmologique et pour quelles raisons.
 

Qu’est-ce que le métier d’orthoptiste ?

Nous sommes une profession paramédicale en appui de l’ophtalmologue. Notre rôle est de traiter tout ce qui est externe à l’œil : nous dépistons, analysons et traitons les troubles visuels. On a tendance à penser que l’orthoptie ne s’adresse qu’aux enfants, mais un travail de rééducation est possible à n’importe quel âge et peut éviter la mise en place d’un dispositif plus lourd, voire la perte partielle ou totale de la vision.
C’est une spécialité assez rare dans la région puisque nous ne sommes qu’une douzaine dans les pays du Golfe.
 

Quels sont les troubles visuels les plus fréquents chez les enfants ?

De nombreux enfants ont une anomalie visuelle comme une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme (aussi appelés amétropies), que l’on va traiter par le port de lunettes ou de lentilles de contact, voire même plus tard, à l’âge adulte, par le Lasik qui est une intervention chirurgicale de l’œil… D’autres enfants peuvent rencontrer des problèmes de strabisme ou d’amblyopie. 
 
L’amblyopie, c’est l’œil paresseux ! C’est-à-dire un œil qui a une acuité visuelle plus faible avec une mauvaise vision des reliefs. Le cerveau va donc supprimer la vision de cet œil avec pour conséquence des enfants extrêmement maladroits, se cognant et tombant régulièrement. Pour ce type de trouble visuel – ou pour le strabisme ou un défaut de convergence – nous apportons un outil médical supplémentaire, tel que le patch ou la rééducation des yeux, et, si nécessaire, la chirurgie. Pour l’amblyopie, la rééducation consiste à masquer temporairement l’œil qui voit bien pour rééduquer le cerveau en le forçant à utiliser l’œil plus “paresseux”. Pour être réellement efficace, cette méthode de rééducation doit être pratiquée avant 10 ans.
 
Les traitements proposés sont souvent non définitifs et évolutifs. Un enfant peut, par exemple, commencer à porter des lunettes, puis des lentilles, et enfin se voir proposer un traitement par Lasik. Ce dernier est envisageable à partir de 18 ans si la vue, après plusieurs contrôles, est stable.
 

Quels sont les signes principaux à surveiller ?

Les enfants ne se rendent pas comptent qu’ils ont un défaut visuel ou qu’ils voient mal. C’est donc aux parents d’être attentifs à certains comportements. N’importe quel symptôme remarqué par les parents ou l’enseignant doit faire l’objet d’une consultation auprès d’un ophtalmologue ou d’un orthoptiste.
 
Une tête penchée peut être le signe d’un astigmatisme, d’un strabisme. Un enfant qui ferme souvent un œil peut indiquer qu’il essaye de corriger de lui-même une vision double. Une lenteur d’exécution, une confusion lors de la lecture des chiffres ou des lettres, ou encore une fatigue à la lecture doivent alerter les parents. D’autres signes moins visibles comme un frottement répété d’un œil, des yeux rouges, des picotements, une sensibilité à la lumière nécessitent également un dépistage.
 

Quelles sont les conséquences pour un enfant si un trouble visuel n’est pas détecté ?

Cela va dépendre du trouble visuel. On a un système visuel qui n’est pas mature à la naissance, donc plus l’anomalie visuelle est détectée tôt, plus on pourra améliorer les capacités visuelles et cérébrales. Tout l’enjeu consiste à dépister d’éventuels troubles visuels, car un enfant qui ne voit pas bien va être handicapé au moment de l’acquisition du langage et socialement ; on lit en partie sur les lèvres pour reproduire les sons ! 
Sans une correction avec le port de lunettes, un enfant avec une légère amétropie peut rencontrer des problèmes dans l’acquisition du langage ou dans sa posture (due à un mauvais positionnement de sa tête) et ainsi favoriser une fatigue oculaire… A terme, ceci peut entraîner une possible dyslexie avec des troubles oculomoteurs comme une difficulté d’appréhender les distances, les formes, les couleurs, etc. 
 

Quand venir consulter ? Et à quelle fréquence ?

Comme pour une visite médicale chez le pédiatre, il y a des âges spécifiques pour faire un bilan ophtalmologique et détecter d’éventuels troubles de la vision. 
Le dépistage doit commencer très tôt et de manière régulière au moment de la petite enfance. Nous recommandons de consulter dès l’âge de 9 mois afin de dépister un éventuel strabisme ou une amblyopie, puis à l’âge de 3 ans, avant l’entrée de l’enfant en maternelle qui est une période-clé pour son éveil. 
 
Un contrôle ophtalmologique est également recommandé avant l’entrée en CP (5/6 ans), car c’est une période importante dans le développement de l’enfant : les mouvements oculomoteurs se mettent en place et s’ils ne sont pas acquis entre 7 et 8 ans, l’enfant peut rencontrer des problèmes en lecture et en écriture. 
Ensuite, les troubles se mettent en place de façon plus concrète entre 6 et 8 ans. On remarquera plus facilement, par exemple, un enfant qui a des difficultés à mettre en place le langage écrit et/ou parlé. A noter que l’on ne pourra parler de dyslexie qu’à partir de 8 ans.
 
Enfin, une consultation au moment de l’adolescence, entre 10 et 12 ans, car c’est à cette période que des problèmes de myopie peuvent se manifester.
De manière générale, si votre enfant a un dispositif médical, une consultation une à deux fois par an est nécessaire. Dans les autres cas, une consultation tous les deux ans est suffisante. 
 

Et pour les adultes, quand faut-il faire un contrôle ophtalmologique ?

Je dirais qu’une visite de contrôle tous les 3 ans suffit tant qu’on n’a pas de symptômes ou d’antécédents particuliers comme un dispositif médical ou une maladie chronique.
Néanmoins, à partir de 40 ans, je recommande un contrôle de la vue tous les ans, car c’est à partir de cette période que la presbytie rentre en jeu. Puis à partir de 60 ans, les problèmes de glaucome ou de cataracte peuvent se manifester.
 
Bref, vous l’aurez compris, tous ces troubles de la vision se soignent bien à condition d’être dépistés à temps. N’hésitez donc pas à consulter régulièrement ! 
 
Pour en savoir plus ou prendre rdv :
 
Agathe Lauriol, Orthoptiste
NORTH AMERICAN LASIK & EYE SURGERY
Villa 272 Al Wasl road, Jumeirah 1.
+971 4 344 77 66
agathe.l@namericanlasik.ae
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Maxence Brechon- Pierlovisi

Rédactrice en chef du magazine. Curieuse de nature, Maxence aime décortiquer des sujets de fond, qui touchent à l’expatriation ou encore à la vie en société.

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