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MEET THE “FRENCH” DOCTORS, la parole aux médecins francophones : Sophie Lyon, kinésithérapeute et nutrithérapeute.

 MEET THE “FRENCH” DOCTORS, la parole aux médecins francophones : Sophie Lyon, kinésithérapeute et nutrithérapeute.

Depuis combien de temps à Dubaï ?
Je suis arrivée à Dubai en février 2022.

D’où venez-vous ?
Je suis Française d’origine mais j’ai quitté la France après le baccalauréat pour faire mes études à Bruxelles (Belgique), où j’ai habité et construit ma vie pendant 17 ans.

Quel est votre métier/spécialité ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont domaines d’expertise ou de prédilection ?
J’ai plusieurs casquettes : je suis kinésithérapeute, nutrithérapeute et instructeur Pilates.
En ce qui concerne la kinésithérapie, je suis adepte du traitement manuel – j’ai étudié la thérapie manuelle pendant deux ans après mes études de kinésithérapie. Il y a deux choses que j’aime dans la kinésithérapie : évidemment toutes les pathologies relatives au sport mais aussi le travail sur les fascias et, particulièrement, la thérapie viscérale. Ce type de traitement vise à redonner de la mobilité et de la motilité aux organes.
Je pense en effet que les troubles musculo-squelettiques, viscéraux et métaboliques sont intimement liés.

La thérapie viscérale fait le lien avec la nutrithérapie, qui consiste à soigner ou, du moins, à améliorer les symptômes du patient via un rééquilibrage alimentaire, voire une supplémentation si nécessaire.
L’objectif est de dépister et de corriger les dysfonctions de l’organisme à un double niveau : métabolique et physiologique. Après mes trois années d’études en nutrithérapie, j’ai fait un DU en physio-nutrition à la Faculté de Grenoble. C’était passionnant ! Comprendre la biochimie qu’il y a derrière le métabolisme me permet d’être beaucoup plus précise dans mes prises en charge.

À partir de quel âge avez-vous eu envie de prendre cette voie et pour quelle raison ?
Je veux être kiné depuis mes 13 ans. Je savais déjà que je voulais un métier dans le secteur médical mais ni infirmière, ni médecin. Un jour, alors que nous étions en famille à la plage, mon père me demande de lui mettre de la crème solaire et, une fois l’opération terminée, il me dit : « Tu devrais être kiné, tu as les mains et le toucher pour ça ! » Ce fut le déclic, c’était ça ou rien ! Je ne le remercierai jamais assez de cette phrase !

Quant au fitness, j’ai commencé le sport très jeune (gymnastique) et il a toujours fait partie de ma vie. Pour moi, une journée sans sport c’est un peu comme la Belgique sans les frites : impossible ! Et bien sûr, cela complète les études de kinésithérapie.

Pour la nutrition, j’ai eu des troubles du comportement alimentaire à l’adolescence – comme beaucoup de jeunes filles sportives. Je me suis dit que si j’étudiais l’alimentation d’un point de vue plus scientifique et médical, je m’en sortirais et pourrais aussi aider les autres.

Où avez-vous étudié ?
J’ai obtenu mon master I en kinésithérapie et mon master II en kinésithérapie du sport à l’Université libre de Bruxelles.
J’ai suivi trois années d’études au CERDEN où j’ai obtenu mon diplôme de Nutrithérapeute et un DU à l’université de Grenoble en physio-nutrition.
J’ai également plusieurs diplômes en fitness, dont le diplôme d’instructeur STOTT® Pilates.

Pourquoi avoir choisi Dubaï pour exercer ?
Mon compagnon est venu à Dubai pour son travail. Au départ, je ne voulais pas le suivre car je venais d’acheter mon cabinet à Bruxelles où j’exerçais depuis 14 ans. Forcément, on s’attache à certains patients, on soigne des familles entières, etc. J’avais aussi des élèves qui suivaient mes cours de Pilates depuis des années. La décision de quitter tout cela était donc très difficile.
Avant de la prendre, je suis venue à Dubai pour passer des entretiens. C’est ainsi que j’ai trouvé la clinique où je travaille actuellement. Une petite clinique à taille humaine qui correspond à ma philosophie. Cela m’a rassurée et a fortement influencé mon choix.

Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de médecin à Dubaï ?
La principale difficulté rencontrée ici est que l’on s’éloigne de l’objectif essentiel de mon métier : soigner et redonner une qualité de vie aux patients. À Dubai, le milieu médical ressemble davantage à un business lucratif qu’à des soins de santé. Sans parler du marketing… un cauchemar pour moi !
Les assurances médicales sont définitivement le point noir de Dubai. Surtout pour les soins de kinésithérapie, peu remboursés et qui, par nature, demandent plus qu’une seule séance pour traiter correctement une pathologie.

Par ailleurs, à Bruxelles, j’avais l’habitude de travailler en équipe et de référer le patient à d’autres collègues (docteurs, ostéopathes, podologues…) si j’estimais cela plus approprié pour le traitement.
J’ai donc dû me recréer ici un réseau de thérapeutes étant sur la même longueur d’onde que moi. Au final, cela m’a permis de rencontrer des personnes très chouettes avec qui je peux collaborer en toute confiance.
Enfin, une partie de la kinésithérapie que je pratique est un peu particulière (fasciathérapie, crochetage, thérapie viscérale) et les gens ici ne comprennent pas vraiment de quoi il s’agit et en quoi cela peut les aider. De même pour la nutrithérapie et la physio-nutrition.

Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en Belgique ?
Définitivement plus compliqué ici qu’en Belgique !
Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques / plus courantes à Dubaï ?
Pas vraiment. Les pathologies de type arthrosique ou rhumatismal semblent moins présentes, sans doute en raison du climat. Par contre, le taux de vitamine D des patients m’a surprise : il n’est pas meilleur !

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier ?
Comme il y a moins de demandes, on peut prendre davantage de temps avec les patients, pratiquer des traitements beaucoup plus complets. Cela me donne aussi le temps de faire des recherches pour écrire mon blog et de futures présentations.

Avec le recul, que referiez-vous différemment ?
Rien ! J’adore les challenges. Celui-ci est le plus difficile que j’ai eu à relever mais aussi le plus enrichissant. Tant personnellement que professionnellement.

Vos deux bonnes adresses à Dubai ?
Kinokuniya bookstore pour trainer dans les rayons cuisine et développement personnel… cela me rappelle la librairie Filigranes de Bruxelles où je passais des dimanches après-midi entier !
Grapeskin pour les plateaux de fromages.

LE MOT DE LA FIN
Il ne sert à rien de vouloir soigner un symptôme… Il réapparaitra à l’identique ou s’exprimera sous une autre forme. Soigner un patient, c’est traiter la cause de ses symptômes. L’écouter et prendre en considération ses plaintes sont les meilleurs moyens pour y parvenir.

Consultation avec Sophie Lyon
Noralign Functional Rehabilitation
Office No. 212, Al shafar Building 7, Al wasl Road, Jumeirah
Lundi – Mardi – Jeudi – Vendredi 13h-20h.
Samedi 9h-16h

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La rédaction

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