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Rendez-vous « À L’Hermine Blanche » avec Kyra Dupont Troubetzkoy

Après l’avoir quittée en 2015, suite à la sortie de « My fantastic life in Dubai : The Oh-so True Story of Jumeirah Jane », un livre-album humoristique teinté d’autodérision, nous retrouvons aujourd’hui l’écrivain Kyra Dupont Troubetzkoy, dans un registre totalement différent. Livre consécration, mêlant l’histoire dans l’Histoire, « À L’Hermine blanche » est définitivement le roman qui ne vous lâchera pas cet automne. Puissant et touchant, cet ouvrage bouscule en interpellant l’enfant caché en chacun de nous, à la conquête de ses racines. Sortie le 6 octobre 2017, aux éditions Luce Wilquin.
 
La petite histoire dans la grande
 
Cette histoire, elle est là, « depuis toujours », nous explique Kyra. À portée de main « dans mes cartons remplis de photos, documents, lettres et coupures de journaux… » poursuit-elle ; et donc au bout de son stylo depuis janvier 2015, date à laquelle elle entamera sa rédaction. Mais celle-ci n’est que l’aboutissement d’un long travail de recherches, nourri par une enquête de fond et ponctué par deux voyages en Russie. « Je crois que je suis devenue écrivain pour écrire ce livre…  Je ne pouvais me dérober de cette histoire, » confie-t-elle.
 
L’histoire démarre à Megève, dans le chalet de « L’Hermine blanche », où l’on fait la connaissance d’un trio familial plein d’amour, au bonheur presque palpable. Tout s’effondre lorsque Sacha (5 ans) chute brusquement d’un balcon…

On prend alors part à l’aventure tragique d’une enfant que les circonstances de la vie frappent de plein fouet. On remonte l’histoire comme on remonte le temps, à travers les yeux de différents personnages : la maman, Sophie ; le grand-père, Alexandre ; Sacha alias Titi ; la granny, Narcisse etc. Chacun d’eux se répondent et permettent de comprendre la psychologie du suivant « J’ai effectué un énorme travail sur la structure, même si celle-ci s’est finalement imposée d’elle même. Je voulais que la forme serve le fond, pour me permettre d’explorer toute la profondeur et la sensibilité des personnages, et ainsi aller, à chaque fois un cran plus loin, » explique Kyra.
 
Mais ce livre parle avant tout d’amour et de résilience, au travers d’un drame familial, avec la guerre comme toile de fond ; dans une Russie déchirée entre les « Blancs », conservateurs d’une monarchie qui n’est plus, et les « Rouges », membres du parti Bolchevick. Le pays se déserte : l’exil est alors vécu comme un suicide, mort d’une culture que l’on ne cessera de (re)chercher partout et par tous les moyens. Kyra mêle alors sa plume de journaliste à celle de la romancière, pour dresser le portrait d’un pays aussi fascinant que mystérieux, au cœur d’une époque historique.

 
Un voyage initiatique… à la conquête de ses origines
 
Le personnage principal de Sacha va partir à la rencontre de son énigme et enfin accepter de percer les secrets de famille obscurs qui l’accompagne. « J’aime mettre en récit la vie de personnages traversant des situations très difficiles, mais faisant toujours preuve de résilience. Comme dans la vie, on peut subir et porter des choses lourdes, mais ensuite faire le choix de vivre dans la joie, avec beaucoup d’espoir, » conclut-elle. 
 
On ne peut s’empêcher de venir interroger la part de « réalité » dans ce récit, véritable parallèle entre la vie personnelle de Kyra Dupont Troubetzkoy, portant le nom d’une famille princière de la noblesse russe, et la fiction de ce roman. « Bien sûr que cette histoire est empreinte de vécu, de mon histoire personnelle et familiale… mais au final, peu importe, » nous explique Kyra, maniant parfaitement l’art de la narration, avec un sens accru des détails. « J’ai fait d’un conte intime une fresque romanesque, pour ainsi la rendre accessible, universelle, » affirme t-elle.  
 
Et le pari est réussi, grâce à la plume incisive et juste de l’auteur qui vient nous piquer en plein cœur : les émotions sont vives, elles nous réveillent en nous bousculant, pour finir par nous pousser dans nos retranchements. Et si personne n’était épargné par le travail de mémoire ? Et si nous étions voués à affronter notre histoire, puisque nous en portons (coûte que coûte) l’héritage ? Comment accepter de posséder ce qui semble ne pas nous appartenir ? Tant de questions qui se révèlent tout au long du roman, dans une quête identitaire absolue, en proie à de nombreuses remises en question.

Kyra brode son histoire à mesure que Sacha chemine doucement vers elle même… et nous emporte avec elle dans le tourbillon des sentiments. On aime, on rit, on pleure, on a mal : tout ça à la fois. 

« À L’Hermine blanche » fait partie de ces livres que nous ne lâcherons pas avant d’en avoir consumé la dernière page, celui qu’on ne prêtera pas, celui qu’on gardera précieusement chez soi, comme un beau tableau ou un bijou précieux, « une guerre contre l’oubli » ; « un livre pour se rappeler à soi-même, pétri au chagrin, à l’abandon, à la colère, à la solitude, à l’incompréhension et à l’injustice, » écrit-elle.
 
Si vous ne la connaissez pas… 
… Kyra, en quelques mots.
 
Solaire et profondément optimiste, celle-ci aime déceler le relief en chacun, celui qu’on ne perçoit pas tout de suite, au premier regard.
 
Franco-suisse, d’origine russe, née en 1971, Kyra Dupont Troubetzkoy obtient un master de journaliste à Londres. Elle entamera par la suite une carrière de grand reporter couvrant l’actualité de nombreux pays, tout en collaborant pour divers médias français, américains et suisses. Elle quitte le journalisme en 2007 pour se consacrer à plein temps à l’écriture.
Passionnée de littérature et d’histoire, celle-ci revient cette année sur les bancs de l’université, pour suivre un master à distance en Lettres générales et comparées à La Sorbonne, Paris.
Kyra travaille déjà sur un autre roman qui mêlera fiction et mythologie, « un Œdipe des temps modernes », confie-t-elle. Patience…
« À L’Hermine blanche » est son 7ème ouvrage, dans lequel Kyra semble avoir trouvé sa voie.
 
Où se le procurer ?
 
Sur Dubai :
Disponible chez Comptoir 102
Bientôt disponible chez Culture & Co et Kezobi 
Séance de dédicaces chez Comptoir 102 le 08/11/17 à 11h et à l’Alliance Française le 27/11/17 matin.
 
 
En France, Belgique et Suisse :
Dans toutes les bonnes librairies ou sur amazon.fr.
 
Bibliographie
• Journal intime de 20 Parisiennes, Editions de Paris, 2002
• Logomania, ouvrage collectif, Editions de Paris et CCIF du Japon, 2002
• Petit essai assassin sur la vie conjugale, éditions Luce Wilquin, 2011
• Le hasard a tout prévu, éditions Luce Wilquin, 2013
• Perles des Emirats, Qui sont ces femmes derrière le voile ? Editions du Moment, 2014
• My Fantastic Life in Dubai, Morethanbooks, 2016
• À L’Hermine blanche, éditions Luce Wilquin, octobre 2017
 
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Mathilde Corgnet

La rédaction, c’est une équipe de passionné(e)s par l’écriture et les « histoires » de Dubai. Retrouvez l’ensemble de l’équipe rédactionnelle actuelle sur la page Qui-sommes-nous.

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