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Les troubles du comportement alimentaire (TCA)

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…une pathologie de plus en plus fréquente.

Dans nos sociétés où la nourriture est surabondante, on observe une augmentation continuelle des TCA. Anorexie, boulimie et d’autres moins connus sont de plus en plus répandus.

Le moyen orient n’est pas épargné par ce fléau, c’est pourquoi une association à but non lucratif appelée MEEDA (pour Middle East Eating Disorder Association)  vient d’y    être créé. Elle vise à sensibiliser les habitants de la région aux TCA, améliorer leur détection,leur prévention et aider à leur prise charge.


Dubaimadame.com a rencontré la psychologue clinicienne, Carine El Khazen, représentante  et porte-parole de MEEDA aux EAU.

Comment définit-on un trouble du comportement alimentaire ?

C. EK
:Un TCA est une maladie psychique qui se traduit par relation anormale  avec la nourriture. Cette relation va bien au-delà de la nécessité de satisfaire sa faim. Par exemple, quand on souffre d’un TCA on peut manger pour se réconforter ou au contraire s’en priver pour avoir un contrôle absolu sur son corps.
Chez les femmes (car c’est une pathologie très majoritairement féminine)  atteintes de TCA,  la nourriture devient une obsession quotidienne qui empiète sur la vie courante au point de gêner les autres  activités (socialisation, travail, études,  famille….)

Pourquoi avoir créé Meeda?

C. EK
: Dans la région il y a un besoin de prise de conscience et de reconnaissance des TCA, c’est pourquoi MEEDA a été créé. C’est une source d’information pour professionnels, les enseignants, les psychologues scolaires …,un outil de sensibilisation pour le grand public et une mine d’infos pratiques pour les personnes touchées par cette pathologie et leur entourage. Par exemple on peut trouver sur notre site  (www.meeda.me) un annuaire des professionnels de la santé mentale et de la nutrition habilités à traiter ce type de troubles. On peut aussi y trouver les horaires et les lieux des groupes d’entraide, “hyperphagiques anonymes » (Overeaters Anonymous), dans les différents pays Moyen-Orient.

Quelles sont les possibilités de prise en charge aux EAU ?

C. EK : Elles sont encore limitées et j’ai la chance de travailler dans une structure qui offre la multidisciplinarité (notre équipe comprend un pédo-psychiatre, un psychiatre, un dentiste, un psychologue clinicien et un nutritionniste) indispensable pour une prise en charge efficace de ces pathologies.

La prévention dès l’enfance est une de vos priorités, quels conseils donneriez-vous aux parents pour prévenir la survenue de TCA chez leurs enfants ?

C. EK : Il faut laisser la nourriture à sa juste place, celle  d’un moyen d’alimenter son corps pour être en forme, satisfait, se faire plaisir (aussi !) et non pas un moyen d’exprimer ses sentiments. Il faut encourager l’enfant à exprimer ses sentiments  directement et non pas à travers l’alimentation, lui apprendre à différencier le langage de l’estomac (binaire : faim ou plein) et celui du cœur (tout une gamme de sentiments : colère, énervement, frustration, joie). Il est fondamental que l’enfant apprenne à distinguer ces 2 types de messages et sache comment répondre à l’un ou à l’autre. Par exemple, il ne faut pas offrir de la nourriture à un enfant pour le réconforter, il faut l’aider à écouter son corps et ne pas le forcer  à manger s’il n’a pas faim.
L’idéal est d’avoir une alimentation équilibrée à la maison avec un petit plaisir par jour (une petite portion de ce que l’enfant aime, même si ce n’est pas un aliment diététique), car si on interdit ce type d’aliment on crée une frustration et une hyperphagie compensatoire.

Est-il possible de guérir complètement d’un TCA ?

C. EK
: Oui, même après de longues années de combat avec un TCA on peut guérir et mener une vie normale, mais cela peut prendre du temps et il faut vraiment vouloir s’en sortir.

Et quelqu’un qui a souffert d’un TCA peut-il devenir indiffèrent à la nourriture et à son apparence physique ?  

C. EK : Non, bien sûr …d’ailleurs qui le pourrait  dans notre société ?
Mais au moins, sa vie ne sera plus contrôlée par la nourriture et cette préoccupation ne la gênera plus dans sa vie quotidienne.

On peut nous contacter via notre site web : www.meeda.meou à cette adresse email : info@meeda.me ou Carine El Khazen : celkhazen@meeda.me

Véronique Talma/ MEEDA

La rédaction, c’est une équipe de passionné(e)s par l’écriture et les « histoires » de Dubai. Retrouvez l’ensemble de l’équipe rédactionnelle actuelle sur la page Qui-sommes-nous.

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