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Notre visite du Centre de Sheikh Mohammed pour la Compréhension Culturelle (SMCCU).

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Ça faisait un moment que nous voulions assister à l’un des petits déjeuners organisés par le SMCCU ! C’est chose faite cette semaine et nous le recommandons chaudement tant aux nouveaux venus, évidemment, qu’aux expats de longue date. C’est fou ce qu’on y apprend et l’ouverture d’esprit des émiratis présent est saisissante !


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Le Centre de Sheikh Mohammed pour la Compréhension Culturelle a pour but  d’accroître la sensibilisation et la compréhension entre les différentes cultures vivant à Dubaï.

Établi sous le patronage de Sheikh Mohammed Bin Rashid Al Maktoum en 1998, le centre a pour slogan : « Ouverture des portes. Ouverture d’esprit » et s’efforce d’éliminer les barrières entre les personnes de différentes nationalités en sensibilisant le public à la culture, aux coutumes et à la religion des Émirats Arabes Unis.

« Lorsque les gens arrivent aux E.A.U, nombreux sont ceux qui ne savent pas à quoi s’attendre et ne comprennent pas vraiment la culture émirienne. A vrai dire, beaucoup d’expatriés ont vécu et travaillé des années aux E.A.U et n’ont pas encore rencontrés d’ÉmirienAbdullah Bin Eisa Al Serkal, Directeur et Fondateur du SMCCU.

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La liberté de ton durant le petit déjeuner est très impressionnante.

« Nous faisons en sorte que les invités se sentent libres de poser tous types de questions. Ils peuvent même nous demander des choses personnelles. Et nous comprenons aussi ce qui se peut cacher derrière la question, ce qu’ils essayent de savoir alors nous en abordons tous les aspects. C’est cela qui fait le succès du Centre. C’est une vraie chance de rencontrer des Emiriens. Nous donnons des exemples de nos vies. Nous accueillons de nombreux invités et ils partent satisfaits. Et cela modifie même leur façon de penser. Nous faisons du bon travail ici. » Manal, volontaire au SMCCU

Un petit déjeuner ensemble

« Venez pour la nourriture, restez pour la culture. » Centre de Sheikh Mohammed pour la Compréhension Culturelle (SMCCU)

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Il suffit de réserver sa place un peu à l’avance, vos chaussures rangées dans l’entrée, et vous voilà assis en tailleur pour un petit déjeuner, déjeuner ou diner traditionnel (respectivement 70, 80 et 95 dirhams).
Le Centre se conforme aux valeurs fondamentales des Bédouins : hospitalité, générosité et honneur. En raison de la curiosité des touristes et des résidents envers la culture locale, cette authentique maison traditionnelle datant de 1944 fut transformée en structure officielle, le SMCCU, dans le but de créer la rencontre.

Vous y apprendrez que la cardamome qui parfume le café est censée apaiser l’estomac, le safran vous détendre et les dates à tapisser votre estomac le protégeant des aigreurs de la digestion. Vous dégusterez un petit déjeuner local –qui est de plus en plus partagé uniquement les vendredis en raison du rythme de la vie moderne- composé de pois chiches bouillis, de vermicelles aux œufs, de gaufres locales et de beignets accompagnés de confiture de date et de fromage blanc. Les locaux se serviront de trois doigts de la main droite pour porter les aliments à leur bouche afin de garder le reste de leurs mains propres évitant de gaspiller trop d’eau pour se les laver. Selon les jours les sujets abordés varieront mais on discutera volontiers des familles nombreuses, de la place de la femme dans la société, de la polygamie, des mariages arrangés, du divorce, du port de l’abaya et du niqab avec un essayage à l’appui pour les plus curieuses. Pour conclure, ici rien n’est tabou, toutes les questions sont bonnes à poser et tout est sujet d’intérêt.

Quelques informations partagées durant ce petit déjeuner

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Le port de l’abaya :

Pourquoi les femmes ici s’habillent-elles en noir ?
« L’abaya est la robe noire que nous portons sur nos habits. Si vous la portez pour des raisons religieuses, elle est complètement couvrante. Lorsque vous la portez un peu relâchée, ça devient de la mode. Le concept est d’être couverte, de se montrer modeste et pratique. C’est devenu à la fois un argument de mode et d’extrémisme. » Manal

« Ce qui compte n’est pas ce que vous portez, de quoi vous avez l’air, mais vos actes ». Fatma, volontaire au SMCCU

« Notre religion ne nous impose pas de couvrir notre visage et nos mains. » Manal

Si vous décidiez de ne plus porter l’abaya que dirait votre famille ?
« Honnêtement, je l’enlève quelque fois. La famille n’est pas la religion et c’est pourquoi je me le permets.
Le sheila fait partie de notre religion donc je ne l’enlève pas. Dans les lieux de culte, il faut se couvrir les cheveux. L’idée est d’enlever la pression esthétique : de quoi ai-je l’air ? Tout le monde est sur un pied d’égalité et vous pouvez ainsi vous concentrer sur vos prières et non sur votre apparence.
» Manal

La famille :

« Une famille traditionnelle comptait entre six et sept enfants. C’était un signe de puissance, de richesse et de pouvoir d’avoir beaucoup d’enfants. Mais de nos jours, on en a trois ou quatre en moyenne. » Manal

Les droits des femmes

« Nous essayons d’enseigner aux femmes qu’elles ont des droits. Le droit à l’éducation car il est important que les femmes y aient accès si elles veulent transmettre leurs valeurs aux générations futures. Le droit à leur héritage, le droit de gérer leur dot comme elles l’entendent, le droit de posséder leur propre argent (salaire), le droit de divorcer… » Manal

« J’étais directrice de Gulf Air pendant huit ans. J’ai dû prouver que j’étais meilleure qu’un homme. Il faut travailler deux fois plus dur ». Fatma

« De toutes nouvelles lois imposent la présence de femmes dans les conseils d’administration. Tout change. Sheikh Mohammed a boosté le rôle de la femme. Aux E.A.U nous essayons d’être les ambassadrices de toutes les femmes des pays arabes. Nous nous battons pour montrer aux femmes arabes les droits que nous avons. Nous montrons aussi au monde qu’il est possible de vivre en paix malgré le fait d’être la minorité de son propre pays. » Fatma

Les mariages arrangés

« Selon la religion, la femme a le droit de refuser sinon il s’agirait de mariage forcé. Nous avons toujours des mariages arrangés et c’est ce que nous préférons. Voilà comment les choses se passent : ma mère se rend au majlis où elle rencontre d’autres femmes avec qui elles discutent. Elle expliquera que sa fille vient de terminer ses études, qu’elle sait cuisiner, etc. et une autre femme dira que son fils a un bon poste, qu’ils devraient se rencontrer et à partir de là, il y aura trois étapes jusqu’au mariage. Les deux familles se rencontreront et la jeune fille verra de quoi a l’air le jeune homme en cachette. S’il lui plaît, elle acceptera de le rencontrer. Les parents aborderont les sujets de la dot, de l’éducation, si l’épouse veut étudier ou travailler et si la famille du jeune homme accepte les conditions. Si les deux familles se mettent d’accord, les jeunes gens se rencontreront en public, chaperonnés bien entendu. C’est une façon de protéger la jeune fille car les hommes en veulent toujours plus ! Ils se fréquenteront ainsi un ou deux ans, c’est variable selon les couples. Puis, vient le temps des fiançailles. Un contrat sera signé régissant les sujets de l’héritage, des revenus et du soutien assurés par le mari et une date sera arrêtée pour le mariage. La dernière étape est la célébration du mariage. A chaque étape, le processus peut être stoppé. De nos jours, il est plus fréquent de rencontrer son futur époux à l’université ou au travail. Le jeune homme se procure le numéro des parents de la jeune fille et sa famille les contactera. Si la jeune fille accepte, le processus continue. » Manal

La polygamie

« Un homme a le droit d’avoir jusqu’à quatre épouses mais doit être en mesure de subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux des enfants. La décision de prendre une seconde épouse se fait en accord avec la première. Initialement, c’était une manière de venir en aide aux veuves. De nos jours avec la situation en Irak ou en Syrie, c’est une bonne chose. Bien entendu, certains font une mauvaise utilisation de ce concept. Mais aujourd’hui, seuls 2% des hommes ont plus de deux femmes et 10% en ont deux. » Manal


Pour plus d’infos :
Villa 26, quartier de Bastakiya « Al Fahidi Historical District »
Al Musallah Road, Bastakiya, Bur Dubai
Tel : 00971 4 353 6666
Email : smccu@cultures.ae

Petit déjeuner culturel  70 dhs
Déjeuner culturel 80 dhs


Kyra Dupont Troubezkoy

La rédaction, c’est une équipe de passionné(e)s par l’écriture et les « histoires » de Dubai. Retrouvez l’ensemble de l’équipe rédactionnelle actuelle sur la page Qui-sommes-nous.

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