fbpx

Tête-à-tête avec Noor Al Suwaidi

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Noor Al Suwaidi est passionnée de dessin. Elle raconte son histoire d’une voix douce, sans accent, qui dément le fait qu’elle soit née il y a 28 ans à Abu Dhabi et qu’elle y ait passé toute son enfance. Ayant grandi à une époque où l’art aux EAU était timide, pour ne pas dire inexistant, cette Emirienne tenace s’est lancée tête baissée dans sa passion pour l’art.

Noor commença à étudier la communication visuelle à l’American University de Sharjah. Un an après, son père décéda d’un cancer, laissant sa famille dévastée. Affectée émotionnellement et financièrement, Noor s’est vue contrainte d’arrêter les cours.

Pourtant, la mort de son père l’a rendue encore plus déterminée à réussir. Il jouait un rôle primordial pour soutenir Noor dans ses projets d’art et elle a voulu lui rendre hommage.En 2003, Noor envoya une pétition au Ministère de l’Education et s’est vue attribuer une bourse pour l’American University de Washington DC qui lui a permis de décrocher un Bachelor in Studio Art. Depuis, elle a récemment été diplômée du Master in Curating Contemporary Design de la Kingston University, en partenariat avec le Design Museum de Londres. Pendant son cursus, la jeune Emirati a travaillé en étroite collaboration avec le Bristish Council, le Victoria and Albert, London Transport et Design Museum. Elle a également eu la chance d’aller à New York et Shanghai, où elle a eu un nouveau regard sur les musées et le développement organisationnel de l’art.Noor est maintenant rentrée chez elle, où elle a décidé de contribuer au développement culturel des UAE. A l’aide de personnes aussi motivées qu’elle, Noor Al Suwaidi est destinée à conquérir son territoire.

Décrivez une journée typique d’une conservatrice

« La journée typique d’un conservatrice» question intéressante, je viens juste de commencer mes études de conservateur, pour différentes expositions, ici et là, rien que je puisse approfondir à présent. Toutefois, je peux dire qu’un conservateur doit passer beaucoup de temps à rechercher et à collecter des informations relatives à l’artiste, son travail, sa région, et les relations entre l’art, les artistes et le lieu, en fonction du thème et de la direction que l’exposition va prendre.

Quelles sont vos influences artistiques ?

J’ai différentes influences, et pas seulement des artistes mais des places que j’ai visitées, des personnes que j’ai rencontrées, la mode, le théâtre et les films sont de grandes sources d’inspiration. Vous peignez ce que vous connaissez, et vos expériences en sont le reflet. Je pense que c’est la manière la plus simple dont je puisse répondre à cette question.

Quelle est la première création dont vous vous souvenez ?

(Soupirs) Question difficile, mais je copiais les dessins des cartes de vœux que mes parents recevaient lors d’occasions spéciales.

Pensez-vous que l’art ait progressé aux EAU ces dernières années ?

C’est un oui franc. Depuis fin 2004 à 2005, il y a eu un boom du nombre de galeries au nombre d’expositions, jusqu’au plan récent du quartier culturel dans la capitale.

Pensez-vous qu’être une artiste vous donne une longueur d’avance en tant que conservateur ?

Oui, cela m’aide à comprendre d’où vient l’artiste et cela m’aide également à refléter leur vision artistique quand je dois les présenter.

Quel conseil avez-vous pour les artistes locaux naissants dans les EAU qui considèrent l’art comme une vocation ?

L’engagement ! Ne jamais s’arrêter de créer des oeuvres. Ne pas se précipiter à signer avec une galerie, attendre jusqu’à ce que l’artiste soit sûr que la galerie travaille dans son intérêt.

Anila Ratnam

Vous aimerez aussi