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Rencontre avec Kenizé Mourad au Salon International du livre d’Abu Dhabi

 Rencontre avec Kenizé Mourad au Salon International du livre d’Abu Dhabi
alt Kenizé Hussain de Kotwara est la fille d’une princesse ottomane mariée à un rajah indien, réfugiée à Paris et décédée peu après sa naissance. Elle fait carrière dans le journalisme. Dans les années 1970-80 elle couvre pour Le Nouvel Observateur les conflits au Bangladesh, au Pakistan, en Éthiopie, au Liban ainsi que le conflit israélo-palestinien. Elle se consacre ensuite pleinement à l’écriture. En 1987, elle publie l’histoire de sa famille De la part de la princesse morte. En 1998, on découvre son premier roman Le jardin de Badalpur; puis en 2003, avec Le parfum de notre terre: Voix de Palestine et d’Israël, elle tente de comprendre des peuples déchirés. Son dernier roman Dans la ville d’or et d’argent (2010) retrace le destin de Hazrat Mahal, une femme méconnue qui a mené la première guerre d’indépendance des Indes.Elle a accepté de répondre à quelques questions. Portrait!Elle aime: la justice les animaux, les chats en particulier la natureElle n’aime pas: la gauche caviar les nouveaux riches l’hypocrisiealtVous avez un parcours hors du commun, pourquoi le salon du livre d’Abu Dhabi cette année?J’ai été chaudement invitée il y a deux ans déjà et j’ai raté mon avion de Russie, alors cette année j’ai répondu présente!Vous avez été journaliste avant de devenir écrivain, cela vous a-t-il aidée dans votre travail d’écriture?Pour le style, pas vraiment! Quand j’ai montré mes premiers chapitres à un ami éditeur, Albin Michel pour ne pas le nommer, il a poussé des cris d’horreur qualifiant d’affreux le style de journaliste, trop sec et manquant de chair (rires)! J’ai compris par la suite: j’ai laissé parler mes émotions et mon style est devenu plus poétique. D’ailleurs la musique m’apporte quand j’écris. Je choisis des styles et des rythmes correspondants à l’atmosphère des scènes que je décris: des symphonies épiques pour des envolées stylistiques ou parfois des morceaux de Mozart plus intimistes.Pour la documentation, heureusement le journalisme m’a beaucoup apporté! Je n’aurais jamais envisagé avoir le courage de me documenter comme je l’ai fait, surtout pour mon premier livre. Que ce soit les lectures sur la Turquie, le Liban, l’Inde ou les milliers de journaux parcourus, je lisais beaucoup et très vite… un dialogue, un détail allant au-delà de l’écriture ‘digérée’ d’un roman. La valeur de mes livres, du premier en particulier, vient du réalisme apporté grâce à cette documentation gigantesque.Pensez-vous que l’écriture rend libre?Oh oui, avant tout comme catharsis personnelle! Moi-même, jeune, si je n’avais pas pu écrire, je n’aurais pas pu déverser mon trop-plein d’émotions. De toute façon, mettre devant soi les difficultés de la vie permet de mieux les résoudre. Quand en plus on le fait aussi pour les autres! J’ai la conviction qu’on n’écrit pas si on n’a pas quelque chose à surmonter.Je vais citer l’une de vos interviews: « je pense que mon pays c’est quand même avant tout ma langue. Et que l’identité, ce n’est pas le pays, ce n’est pas la religion, ce n’est même pas la famille. C’est le partage de valeurs essentielles avec des personnes »… Diriez-vous que vous êtes française?Intellectuellement, par mon éducation, je suis française. Par contre, je ne me reconnais pas dans l’abord froid, rationnel et cartésien français. L’environnement humain que je comprends et dans lequel je me sens bien est plus oriental.Dernière question habituelle, pour vous Abu Dhabi, c’est…?… Un îlot dont la population est une minorité dans un monde d’étrangers.N’attendez plus pour lire ou relire Kenizé Mourad, ses livres sont disponibles chez Culture&Co (www.culturecodubai.net), sur www.amazon.com et à l’emprunt à l’Alliance Française d’Abu Dhabi. Un grand merci à Mme Mourad pour sa disponibilité et sa gentillesse. Bonnes lectures!
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