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La littérature japonaise contemporaine

Le Japon a toujours fasciné et séduit nombre d’Occidentaux ou d’Orientaux. Malgré l’attirance pour l’Occident par la jeunesse nippone, la culture traditionnelle est encore très ancrée dans le Japon actuel. Leur patrimoine culturel, qu’il soit cinématographique, littéraire ou plastique, séduit par le raffinement et la simplicité.
Dubai Madame a choisi la douce période des cerisiers en fleurs pour évoquer trois écrivains du Pays du Soleil Levant représentatifs de la littérature japonaise contemporaine. Laissez-vous aller à la découverte de l’Extrême-Orient.


Haruki Murakami

La fin des temps
(1985) – Poche, 2001
Le narrateur, un informaticien qui effectue des missions spéciales, est amené un jour à travailler pour un vieux savant dont le laboratoire se situe dans les sous-sols d’un immeuble. Dès lors, il est entraîné dans une ville très étrange, où il se retrouve prisonnier d’une ville onirique, peuplée de licornes au pelage doré. Les deux intrigues se rejoindront finalement.
Fable d’une prenante étrangeté où se mêle roman noir et fiction délirante. Murakami emprunte autant à Raymond Chandler qu’à Franz Kafka pour mettre en parallèle deux récits : l’un cyber-punk, l’autre merveilleux (Prix Tanizaki).
 


Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil
(1992) – Poche, 2003
A douze ans, Hajime rencontre Shimamoto-san, sa voisine. Avec elle, il découvre la musique, les sourires complices, les premiers émois… Mais celle-ci déménage. Trente ans plus tard,  Shimamoto-san réapparaît. Hajime est de nouveau envoûté par cette femme énigmatique. Mais sous les traits délicats du visage de son amour d’enfance se cachent la souffrance, la folie et la destruction.
Ce roman est un conte moderne dont se dégage un érotisme discret mais obsédant. Le héros est un être contradictoire en quête d’un absolu inaccessible. Le quotidien mélancolique est décrit, grâce à une écriture délicate, avec un certain surréalisme.


Ryu Murakami

Les bébés de la consigne automatique (1980) – Poche, 1999
Hashi et Kiku, deux bébés abandonnés dans une consigne de gare, passent leur enfance dans un orphelinat. La recherche de leur identité les entraîne dans les bas-fonds de Tokyo, où Hashi se prostitue avant de devenir un chanteur de rock adulé, tandis que Kiku, champion de saut à la perche, se retrouve en prison pour parricide. Le roman suit le destin parallèle de ces deux frères.
Tous les sentiments bas et veules de l’homme sont réunis dans cette grande œuvre pour symboliser l’humanité poignante des deux héros qui ne peuvent plus communiquer que par la violence et le rejet de leur propre identité.

Parasites (2000) – Poche, 2005
Un jeune homme en rupture avec sa famille et le milieu scolaire, ne communiquant plus qu’à travers Internet, croit abriter en son corps un parasite avec lequel il vit en symbiose. Pour lui, ce ver est le signe qu’il a été choisi pour accomplir une mission. Il prend donc contact avec une organisation qui va le pousser à commettre des meurtres : détruire une espèce qui a programmé son propre anéantissement.
Tout est dit : Internet qui isole mais qui entraîne aussi vers l’autre, le parasite qui est en chacun de nous comme une présence d’étrangeté et d’horreur qui pourrait nous pénétrer, la recherche de soi dans la mort de l’autre, la théorie du complot…


Yukio Mishima

Confession d’un masque (1949) – Poche, 1983
Dans ce roman aux résonances autobiographiques, Mishima dépeint la découverte de la vie et du corps par un jeune homme désespéré. En effet, celui-ci souffre de se sentir différent des autres, à la fois socialement et physiquement. Il tente de nier et dissimuler ses tendances homosexuelles. Fasciné par la mort, il découvre qu’il tire des représentations morbides et de la cruauté un plaisir proche de la jouissance…
Raconté à la première personne, cette confession donne un caractère lyrique au récit grâce aux nombreuses métaphores et à l’écriture raffinée. Les thèmes récurrents propre à Mishima sont présents : obsession de la destruction de la beauté, goût de la mort…

Le pavillon d’or (1956) – Poche, 1975
Mishima s’inspire d’un fait divers datant de 1950 : un jeune moine bègue et sans beauté incendie par dépit le Pavillon d’Or, un trésor national. Le pendant de sa souffrance physique est un ego démesuré et tyrannique qui le pousse à croire à sa mission tragique et exemplaire : atteindre le coeur même du mal et anéantir le sacré et par un acte de pure abolition.
Pervers et désespéré, ce roman est un véritable voyage au cœur de l’âme japonaise. La beauté, thème omniprésent, apparaît à travers des descriptions de la nature, mais aussi dans l’analyse psychologique des personnages. De la poésie à l’état pur.

la rédaction de dubai madame

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