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Un photographe glamour et provoquant

Photographe de renommée internationale, Wahb Mabkhout a un impressionnant portfolio de clients dans le secteur de la mode (Dolce et Gabbana), des célébrités (Madonna) et des entreprises (Etisalat) et ses photos sont présentes dans de célèbres magazines telles que Cosmopolitan, GQ, Maxim, FHM, Esquire mag…

Originaire du Maroc, Wahb se définit comme  » fou, honnête et lui-même « , à l’image de l’unique exposition qu’il donnera à Dubai, à Portfolio Gallery :  » Me, myself and Wahb « . Cette série d’auto-portraits annonce la publication d’un livre intitulé  » Wahb, Body, Heart and Soul « . dubai madame a voulu en savoir plus sur les motivations de cet artiste talentueux et audacieux. Le Cindy Sherman au masculin…

Quel est votre parcours ?
Dès l’âge de 13 ans, je souhaitais déjà devenir metteur en scène. Mes parents m’avaient acheté une camera et j’adorais filmer ! Mon père me poussait à devenir médecin, mais je savais que je ne voulais pas faire cela. J’ai donc quitté le Maroc à 18 ans pour la France, où j’ai résidé quelques années. Puis, je suis ensuite parti pour Milan en Italie, où les gens que j’ai rencontré ont commencé à me dire que je devrais être mannequin. Les mentalités étaient totalement différentes de ce que j’avais pu connaître en France.
J’ai tout d’abord débuté auprès d’un créateur de mode en étant son assistant et je me suis trouvé un goût pour l’achat de tissus en me rendant compte que j’avais un œil averti pour dénicher les tendances. Ainsi, j’ai fait une école de stylisme pendant quatre ans, puis ai enchaîné le mannequinat. Je voulais continuer à être styliste en indépendant mais mon travail de mannequin me prenait la majeure partie de mon temps. Dès que j’ai commencé à travailler avec des photographes, j’ai été attiré par ce métier. La photographie était vraiment une passion cachée ! Mon parcours est au final le contraire de mes aspirations.

Qu’aimez-vous particulièrement dans votre métier de photographe ?
Comme beaucoup de jeunes gens, au début j’ai fantasmé sur les grands magazines. Finalement, je suis photographe depuis maintenant 15 ans, je me définirai comme anticonformiste. Je suis devenu un spécialiste des maillots de bain. J’aime ce créneau car d’une part je m’amuse et d’autre part c’est très rentable. Je suis totalement indépendant et ne dépend en aucun cas des clients. J’ai même créé ma ligne de maillots de bain et de lingerie ! Ca me permet de continuer en parallèle mon travail de photographe d’auteur, tout comme le fait par exemple David La Chapelle.

Pour cette exposition  » Me, myself and Wahb « , pourquoi avoir choisi de vous mettre en scène comme sujet central ? C’est une prise de risque, n’avez-vous pas peur d’être jugé plus durement ?
Je n’ai pas peur. Je ne suis pas le premier et ne serai pas le dernier ! Le côté provoquant de mon exposition veut que les gens me critiquent. Il y a des photos très provocantes que j’ai dû retirer de l’exposition. Cette série d’auto-portraits est avant tout une critique du milieu de la mode… En effet, peu de mannequins connaissent réellement leur corps et la plupart d’entre elles ne savent pas bouger. Je me suis rendu compte qu’il y a vraiment une absence d’exploration et de créativité, de même qu’un manque d’excellence qui m’a particulièrement marqué…

Après avoir quitté le Maroc, puis résidé en France et en Italie, pourquoi le choix de Dubai ? Quels sont vos futurs projets ?
C’est un parcours paradoxal puisque j’ai dû passer par là pour comprendre qui j’étais et ce que j’avais. Quand tu te fais publier par  » Photo Italia  » tu doutes de tes capacités. Pour se lancer, il faut d’abord atteindre un certain niveau.
Après mon expérience européenne donc, je suis parti en Afrique du Sud pour me faire de l’argent et pour financer mes projets personnels de photographe d’auteur. Les buts financiers n’ont certes pas été atteints mais j’ai acquis une notoriété importante en étant basé à Captown à l’autre bout de la planète, loin du cœur de mon activité. Mon côté glamour en tant que photographe s’est accru et des agents londoniens sont même venus me démarcher ! A cette période, je réalise que ma photo et mon approche ont quelque chose d’atypique et d’original. Par exemple, j’ai couvert le FHM Espagne presque durant toute l’année dernière.
Je déteste le vulgaire. J’ai un regard particulier sur les femmes, mon regard est bienveillant et j’ai une relation assez fusionnelle pendant les photo shoots. Je sélectionne généralement des filles a l’air innocent, qui font très  » girl-next-door  » et je les transforme en déesse glamour et sexy !
Après 4 ans à Captown, j’ai décroché un contrat avec Wafi et autre gros client sur Dubai. Ils m’ont alors convaincu de venir à Dubai plutôt que de m’installer aux Etats-Unis. Je suis arrivée en 2005, j’ai créé ma société. Je pense avoir fait le tour de ce que je pouvais faire ici et ai donc décidé de m’installer à Los Angeles où beaucoup de gens du milieu m’attendent. J’ai déjà une agence avec laquelle je travaille. Mon carnet d’adresses et mon réseau feront le reste ! Je vais aussi travailler avec le monde du fitness (bodybuilding).

Enfin, après avoir collaboré avec les plus grands tels que Gisele Bundchen ou Kate Moss, qui rêvez-vous de photographier et pourquoi ?
Franchement, dans le milieu de la mode, personne… C’est plutôt les gens qui souhaitent travailler avec moi sans vouloir paraître présomptueux !
Sinon, en général, j’aimerais bien photographier Barack Obama. Il est le symbole de beaucoup d’espoir…

Un grand merci à Wahb  pour sa gentillesse et sa disponibilité
Merci à Rebia Naïm et Emmanuel Catteau de Portfolio Gallery qui ont rendu possible la rencontre

b4it

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