fbpx

Anna Leibovitz, photographe du glamour

En trente ans de carrière, Annie Leibovitz s’est fait maître dans l’art de photographier les célébrités. John Lennon, Demi Moore, Brad Pitt, Barack Obama… Elle a réalisé les plus beaux portraits des célébrités de notre époque.

De son vrai prénom Anna-Lou, Annie Leibovitz est née le 2 octobre 1948 dans le Connecticut aux Etats-Unis. Elle est spécialisée dans les portraits de célébrités. Son style est caractérisé par la mise en valeur du glamour de ses modèles (qui sont généralement des vedettes du cinéma, de la musique ou de la politique) et leur ostensible esthétisation.

Elle se fait un nom dans le milieu très masculin des photographes de célébrités dans les années 70, en travaillant pour le magazine Rolling Stone. A ses débuts, Annie Leibovitz ne connaît rien à la photographie. Mais, travailleuse et ambitieuse, elle se révèle très talentueuse. Elle devient même la photographe officielle du magazine et en fait 142 couvertures. Le 8 décembre 1980, elle immortalise le chanteur John Lennon le matin de sa mort. Sa couverture du Beatles nu, embrassant Yoko Ono habillée, fait le tour du monde.



Vanity Fair, Vogue,… Les plus grands magazines sollicitent Annie Leibovitz pour réaliser des portraits de stars. Depuis le début de sa carrière il y a trente ans, Annie Leibovitz photographie les plus grandes stars de la chanson, du cinéma, du sport et même du monde des affaires. Jim Carrey, Silverster Stallonne, Nicole Kidman… La plupart des célébrités de la fin du XXème siècle et du début du XXIème siècle sont passées devant l’objectif de la photographe. On se rappelle notamment de sa photographie impudique de Demi Moore, enceinte et nue, de Whoopie Goldberg se prélassant dans un bain de lait, des play-boys Mick Jagger et Brad Pitt assis sur des draps blancs et rouges, ou de Nicole Kidman ressemblant à une sirène pailletée. 



Son œil affuté capte même les hommes politiques. Photographie de Bill Clinton la fesse posée sur son bureau de la Maison Blanche, cliché de Barack Obama, de Colin Powell en uniforme, et même photographie de la Reine d’Angleterre… Annie Leibovitz sait approcher et immortaliser les plus grands.


Photographies d’artistes ou de politiciens, Annie Leibovitz aime à transformer ses sujets. Elle n’hésite pas à les faire poser dans des milieux ou poses inattendues ou insolites.



Il faut dire qu’en plus d’être l’une des rares femmes à s’être imposée dans le monde de la photographie, Annie Leibovitz est considérée comme l’une des meilleurs photographes au monde. Plus qu’une simple photographe, elle est une conteuse d’histoire. Feu, eau, animaux… Ses séances photos sont majestueuses, leurs factures s’élevant d’ailleurs à plusieurs centaines de milliers d’euros. Elle est d’ailleurs la « photographe la plus chère au monde ».




Discrète, la photographe préfère faire parler de son travail plutôt que de sa vie privée. Pourtant, elle n’hésite pas à exposer des fragments de son histoire personnelle au côté de ses plus grands clichés des quinze dernières années lors de son exposition « A Photographer’s Life, 1990-2005 », à la maison européenne de la photographie de Paris en 2005. 



Moments de joie, images de sa première grossesse et de la naissance de ses trois filles, mais aussi moments de désespoir, la maladie et le décès de sa compagne de vingt-cinq ans Susan Sontag, Annie Leibovitz livre son histoire personnelle en images, en la mélangeant à quelque 200 clichés de stars pris entre 1990 et 2005. Une exposition mi- autobiographique, mi-restrospective professionnelle, en hommage à sa défunte compagne qui trouvait qu’elle ne prenait pas assez de photos personnelles.

En septembre 2009, Annie Leibovitz se trouve dans une mauvaise posture. Piètre gestionnaire, elle est aussi une très grande dépensière. Accumulation de propriétés et séances photos majestueuses, la conteuse d’histoire multiplie les dépenses… A tel point qu’elle est sur le point de perdre l’intégralité de ses droits d’auteur et de faire faillite, devant plus de 24 millions de dollars au fonds Art Capital Group…

Deux tendances cohabitent dans l’œuvre d’Annie Leibovitz :
L’une – la plus connue – répond d’un travail de commande pour des magazines (Rolling Stone, Vanity Fair, Vogue) ou des marques (Louis Vuitton, Lavazza). Ces photographies sont généralement très travaillées, tant au moment de la prise de vue qu’en post-production. La photographe s’entoure ainsi d’une équipe conséquente (d’éclairagistes, d’accessoiristes et de stylistes) qui lui permettent d’obtenir des images que l’on pourrait qualifier de « léchées ». Le cadrage est généralement d’une facture classique, la scénographie est d’inspiration théâtrale et la position des corps (surtout dans ses compositions de groupe, en plan large) pourrait être rapprochée des canons baroques. L’historien Jürgen Trimborn associe d’ailleurs les portraits de la photographe pris lors des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 à l’esthétique de la cinéaste Leni Riefenstahl, sur laquelle avait écrit Susan Sontag. Les deux artistes partagent un même goût pour la l’héroïsation presque systématique de leurs modèles et l’usage d’un éclairage contrasté. Le glamour est la sensation visée par la photographie, qui passe par l’érotisation des corps, même lorsque celui-ci ne s’y prête pas a priori : c’est notamment le cas du cliché de Demi Moore, nue et enceinte, qui fit scandale aux États-Unis lors de sa parution. De la même façon, le portrait de Clint Eastwood, où le modèle est représenté ligoté par une corde, ne met pas à mal l’image de l’acteur américain : sa position – l’érection de son corps, raide et piqué dans la terre –, la légère contre-plongée de l’objectif ainsi que l’éclairage nimbé et crépusculaire lui confère une aura paradoxale.

L’autre veine, plus secrète, répond d’une pratique de la photographie plus spontanée, ou plus instinctive, qui met en scène sa vie intime (comme sa relation avec l’écrivain Susan Sontag), et qui s’étend jusqu’au photojournalisme comme l’atteste son reportage à Sarajevo, au début des années 1990[]. Tout en reconnaissant son talent, l’hebdomadaire Télérama écrivait à son sujet : « La photographe a l’habileté de sortir de ses boîtiers une image très consensuelle, faussement choquante, quasi religieuse, presque puritaine, n’outrepassant jamais la juste mesure. Elle s’inspire de codes anciens — le flou du pictorialisme des débuts de la photographie, les contre-plongées du constructivisme russe. »


Arnaud HUMBERT

Photographe

Email : ahumb@aol.com
Web Site : www.arnaudhumbert.com

la rédaction de dubai madame

Vous aimerez aussi