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Lectures d’été : De Paris à Long Island…

 Lectures d’été : De Paris à Long Island…

L’été est maintenant bien installé  ! Peut-être avez-vous dévoré un ou plusieurs livres de notre sélection précédente, alors si vous avez encore de l’appétit, voici quelques titres pour vous régaler encore…

Paris est le décor d’une première histoire d’amitié aussi improbable que magique.

• Célestine du Bac, Tatiana de Rosnay

« Le lendemain matin, un des derniers du mois d’août, Martin se lève tôt et Germinal est surpris d’être réveillé à une heure si matinale. La rue du Bac sommeille encore, seul le ronronnement continu du trafic boulevard Saint-Germain rompt le silence.

Sous sa porte cochère, Célestine dort, enveloppée de son manteau troué. On ne distingue que le bout de ses pieds nus. Martin dépose à côté d’elle, sans faire de bruit, un croissant encore chaud et un paquet de cigarettes. »

Un jour de pluie, Martin s’abrite sous le porche de la rue du bac où Célestine a élu domicile. Entre le jeune-homme de bonne famille introverti et la SDF haute en couleur va se nouer une amitié extraordinaire.Martin a grandi sans sa mère, disparue dans un accident d’avion quand il avait deux ans, il cohabite depuis avec un père absent et passe la plus grande partie de son temps dans sa chambre avec son ordinateur pour seule compagnie.
Mais Célestine l’intrigue ; jour après jour, il l’apprivoise et elle devient une interlocutrice privilégiée.
Martin accompagnera son amie lorsqu’elle sera hospitalisée dans un état critique et comme une bonne fée, elle l’aidera à trouver sa route en usant de mystérieux pouvoirs pour exaucer ses vœux.
Un conte moderne qui permet à Tatiana de Rosnay de donner la parole à des personnages brisés par la vie dont l’affection réciproque va créer un miracle.

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On reste à Paris, dans les beaux quartiers de la capitale, pour découvrir la belle histoire d’amitié entre deux femmes confrontées à l’irrémédiable.

• Deux petites bourgeoises, Colombe Schneck

« Elles sont des filles sages, des filles qui dorment la nuit, font leurs devoirs, ne se percent pas les oreilles, ne redoublent pas leurs années universitaires, ne suscitent pas l’inquiétude, pour leurs parents « ça roule », elles ont fumé un joint une fois en pouffant, puis elles se marient, ont des enfants, un travail, elles se couchent toujours tôt, elles sont fatiguées, leurs maris sont absents, les enfants petits, puis ils grandissent, c’est plus facile, elles divorcent, ont des histoires d’amour. »

On commence ce court roman le sourire aux lèvres, amusé par toutes les réminiscences activées par Colombe Schneck : le papier peint Laura Ashley, les Kickers en daim coloré, les t-shirts Agnès B, le sac Upla et la collection de miniatures de parfums ; les cours de danse, d’équitation et de piano… Bref, tous les attributs des petites filles de bonne famille dans les années 70. Et puis, on voit se dérouler deux vies, deux existences plus ou moins bourgeoises, plus ou moins conditionnées par les années d’enfance et d’adolescence, deux vies parallèles avec des pauses, des séparations et des retrouvailles mais jamais de rupture entre les deux amies d’enfance. Deux vies qui passent trop vite.

On est ému par la merveilleuse démonstration d’amitié d’Esther qui accompagne Héloïse dans ses ultimes désirs.
Un récit plus proche de l’autobiographie que de la fiction qui permet à l’auteur d’assumer la petite bourgeoise de 6ème qu’elle était et d’évoquer l’autre petite bourgeoise, son amie pour toujours.

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Quelque part en région parisienne ou n’importe où ailleurs…

• Ce qu’il faut d’air pour voler, Sandrine Roudeix

« A quel moment un enfant cesse-t-il de regarder ceux qui l’ont élevé avec les yeux de l’amour ? A quel moment les voit-il comme des personnes à part entière, libérées de leur fonction, avec leur propre histoire, leurs désirs, leurs choix, leurs accomplissements ? »

Sandrine Roudeix raconte dans ce très beau roman les apprentissages d’un enfant et ceux d’une maman, émancipations qui se superposent, s’entrechoquent, se télescopent… Un amour infini et inconditionnel se déroule au fil des photographies qu’a choisi de décrire la narratrice. De l’amour mais aussi des difficultés, des affrontements et des remises en question pour une mère qui décide d’élever seule son enfant et d’aller au bout de ses envies.

 Elle se souvient de tout, des moments, des émotions, de ses réactions et de celles de son modèle adoré, celui qui grandit et doit partir parce que les choses sont ainsi et qu’un jour les petits quittent le nid. Encore faut-il leur laisser l’espace, « ce qu’il faut d’air pour voler. »…

Toutes les mères, les pères et les autres seront sensibles au message humble, généreux et sincère véhiculé par ce très beau texte.

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Quittons Paris et envolons nous maintenant pour les Etats-Unis d’Amérique.
Rejoignons d’abord le monde merveilleux des expatriés français dans la baie de Long Island… Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes mais que se passe-t-il quand un drame survient dans une société idéale ?

• Lunch-Box, Emilie de Turckheim

« Je ne pensais pas à ce qui venait d’arriver. Je ne pensais pas. Je serrais mes mains l’une contre l’autre, sans ressentir leur contact, comme au travers de grosses moufles. J’étais assise sur une chaise devant deux policiers, et pourtant j’étais encore couchée, en chien de fusil, au bas des marches de l’école, la tête reposant sur le sol. »

Ne vous fiez pas aux apparences ! Sous de faux airs de comédie américaine à la Desperate Housewives, Lunch-Box est un drame.
La vie passe tranquillement dans le petit monde des expat français, les pères travaillent et les mères s’occupent de leurs enfants, garnissent les lunch-box, organisent de petites fêtes, préparent la kermesse de l’école bilingue.

Sarah est bien intégrée, elle donne des cours de piano, conduit un groupe d’enfants du quartier à l’école pour rendre service. David et Solène sont les parents de la petite Laetitia, David prend des cours de piano chez Sarah et Laetitia monte dans son van pour aller à l’école plusieurs fois par semaine… Une routine ronronnante, rassurante qui berce la vie est simple et tranquille de Zion Heights…
Mais derrière les murs des jolies villas, des coeurs se mettent à battre parfois un peu trop vite et la sérénité  s’en trouve menacée.

Emilie de Turckheim ménage ses effets, endort le lecteur dans la torpeur du quotidien de familles ordinaires et déchire sans ménagement la toile qu’elle vient de peindre pour nous plonger dans un tourbillon de sentiments extrêmes.

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Toujours aux Etats-Unis, à Hollywood cette fois et dans les années 50, nous terminons notre périple avec mon coup de coeur de l’été !

• Héroïnes, Sarah Jane Stratford

« Phoebe Berneice Adler. Êtes-vous ou avez-vous jamais été membre du Parti communiste ? »

Phoebe, scénariste douée de la chaîne new-yorkaise Adelphi, se voit renvoyée du jour au lendemain. Elle figure sur la liste noire qui répertorie les « Rouges », communistes censés être à la solde des Soviétiques. Et bien qu’elle n’ait commis qu’un seul crime, celui d’être une femme talentueuse dans un monde d’hommes jaloux de sa réussite, elle est contrainte de fuir l’Amérique pour rejoindre la capitale anglaise. Elle croise alors la route d’une compatriote exilée elle aussi et devenue productrice, Hannah Wolfson qui vient en aide aux artistes blacklistés. Le début d’une nouvelle vie !

Sur fond de chasse aux sorcières dans le milieu du cinéma, l’auteur donne à ses deux héroïnes l’occasion de se venger du sexisme dont elles ont été victimes. Un sujet passionnant et une intrigue alléchante.

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Je vous souhaite de nouveau de très belles vacances et toujours de bonnes lectures.

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Frédérique Vanandrewelt - Gradisnik

Professeure de français et passionnée par la littérature, Frédérique dévore les livres, et nous en parle… il y’en a toujours pour tous les goûts, tous les styles, et tous les niveaux.

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