fbpx

Mélika : créatrice avec une mission !

Quand on rencontre Mélika, on perçoit tout de suite un mélange raffiné d’influences : famille tunisienne, enfance parisienne, études américaines et parcours international. En effet, qu’y a-t-il de plus international que l’ONU, pour qui elle a travaillé pendant une quinzaine d’années ? Mais Mélika, est aussi la créatrice de la marque Numa, et Numa (qui signifie sieste en arabe) c’est plus qu’une jolie marque de bijoux et d’accessoires, c’est un projet ambitieux qui s’est transformé en succès. La rédaction de Dubai madame à voulu en savoir plus sur cette entrepreneuse « équitable » ou « sociale » comme on dit aujourd’hui.
Photo : Maude Verliac
D’abord expliquez nous ce qu’est un « commerce équitable » ? C’est une expression à la mode maintenant, mais qui a toujours été une préoccupation pour moi : valoriser le travail d’artisans dont je connais la qualité, en leur offrant un accès à des marchés autres que locaux. Pour cela, il faut aussi les aider sur le  plan créatif à donner à leurs objets un coté plus moderne ou en tous cas plus adapté aux goûts d’une clientèle internationale ainsi qu’aux tendances en vogue. Vous travaillez avec des artisans tunisiens ? Oui principalement, mais pas seulement. En Tunisie, je travaille avec ma mère qui assure le relais au quotidien entre les fournisseurs et les différents corps de métiers que nous faisons travailler. Mais grâce aux nombreux contacts que j’ai eu quand je travaillais pour l’ONU, je m’appuie aussi sur des ONG dans différents pays pour trouver des artisans de qualité, en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie, et présenter leur travail chez Numa. Depuis qu’elle est à Dubai, Mélika a non seulement créé une entreprise, mais elle y assure aussi la représentation de l’association « SOS villages d’enfants » pour le Golfe. C’est une habitude chez vous d’avoir 2 « casquettes » ? Oui… peut-être… c’est vrai qu’après mon bac je me suis inscrite à l’école du Louvre en même temps qu’à la fac en commerce international ! Ensuite vous êtes partie à Los Angeles et là encore vous avez fait plusieurs choses à la fois ! Oui, j’ai fait un MBA en commerce international pour les pays en voie de développement, mais j’ai aussi eu envie d’exprimer mon coté manuel et créateur et je me suis inscrite dans une école de joaillerie où j’ai appris à faire des bijoux. Comment vous est venue l’idée de partir faire des études aux USA ? Comme ça ! (rires) En fait, je suis très reconnaissante envers mes parents, surtout en tant que fille unique, de m’avoir toujours poussée à aller de l’avant. Par exemple, ils m’ont envoyée seule en Espagne à 12 ans (Mélika parle couramment espagnol, français, anglais et arabe ! ndlr) ce qui m’a donné le goût des voyages. Ce sont eux aussi qui vous ont donné cette fibre humanitaire ? (la maman de Mélika est aussi activement impliquée dans un orphelinat en Tunisie, ndlr) Oui probablement. Je suis issue d’un milieu musulman ouvert et centré sur les valeurs morales fondamentales qui sont communes à toutes les religions. Cela m’a valu de passer mon primaire dans une petite école parisienne tenue par des sœurs adorables dont je garde un souvenir admiratif et ému. Ensuite je suis allée au lycée et là j’ai réalisé que j’avais envie de connaître mes « racines » tunisiennes autrement qu’en y passant mes vacances d’été et j’ai décidé de terminer mes études au lycée français de La Marsa où j’ai passé mon baccalauréat. Depuis toujours, j’ai eu envie par mon travail, d’essayer d’améliorer le sort de ceux qui n’ont pas eu la chance de naître dans des milieux ou des pays favorisés. C’est ce que vous faites avec Numa ? C’est vrai que ce projet allie le coté léger de la mode et de la création (Mélika assure non seulement la gestion de l’entreprise, mais aussi la partie design et création) avec l’aspect humain qui m’est cher. Parlez nous de « SOS villages d’enfants ». C’est une association très rigoureuse, née en Autriche, en qui j’ai toute confiance. Ils communiquent assez peu mais font partie des plus importantes au niveau mondial. Pour eux, je m’occupe de l’information afin de développer les soutiens individuels et les partenariats dans le Golfe, pour celles qui veulent en savoir plus je vous invite à consulter le site : www.villages-enfants-sos.org Ou à me contacter : melika.dahlouk@sos-kd.org Cela représente beaucoup de travail ? Oui, d’ailleurs si certaines lectrices ont un peu de temps à y consacrer… je suis preneuse !Pour terminer sur une note plus légère : êtes-vous une « fashion victim » ? Non pas du tout ! (rires), mais je suis tout de même sensible aux tendances, ou en tout cas je sais m’y adapter. Mais j’ai des goûts très personnels (et très raffinés si on en juge par l’harmonie qui règne dans sa jolie villa, ndlr), par exemple j’aime les petits bijoux, même si la mode, surtout dans la région est aux bijoux plus imposants ! Les tendances et les couleurs, elle les maîtrise et si Mélika arbore des tenues originales, c’est toujours dans des tons raffinés qui mettent en valeur son teint mat et avec des bijoux ou des accessoires parfaitement assortis, souvent (mais pas toujours !) de chez Numa.Mélika, comme beaucoup de femmes entrepreneuses, est parfois frustrée de n’avoir pas assez de temps pour elle ou pour ses 2 enfants, pourtant elle affiche, sur son beau visage, la  sérénité des gens qui croient en ce qu’ils font… parce qu’ils font ce en quoi ils croient.

Véronique Talma

Vous aimerez aussi