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Tor-Magnus Lundeby à Carbon12

Pour sa première exposition solo au Moyen-Orient, le peintre norvégien Tor-Magnus Lundeby a choisi la galerie Carbon 12, située dans Al Serkal Avenue, petit dédale de rues d’Al Quoz en passe de devenir le lieu branchissime de l’art contemporain à Dubai.

 

 

Violet, turquoise, magenta, vert, cobalt. Dans le décor dépouillé et lumineux de Carbon 12, surgissent des toiles aux couleurs éclatantes. Eclaboussures bigarrées et féeriques pour peindre les villes de l’avenir, pour proposer un nouvel urbanisme à une Terre qui se détruit, inexorablement.

« La Nature se meurt, mais j’ai confiance en l’être humain, explique l’artiste. Notre avancée technologique est si importante que nous avons les moyens de la recréer, de trouver des alternatives. L’anarchie doit dominer l’architecture du futur. Mais attention, pas l’anarchie destructrice au sens punk. Une anarchie positive qui permet de reconstruire.»

De fait, malgré les formes futuristes et bariolées, plus proches de nénuphars ou de méduses psychédéliques que de traditionnels plans d’urbanisme, l’ensemble invite à la sérénité et à l’espoir.

« Bien sûr qu’il ya de l’espoir ! Il faut en finir avec le règne du gris, du minimalisme et recréer la nature à travers les couleurs et la matière naturelle. Je ne me pose pas en donneur de leçons, je propose des paysages pour l’avenir, l’ère post-Nature en quelque sorte. »

L’avenir selon Tor-Magnus Lundeby est donc joyeux, apaisant et plus proche de la nature. Pourvu qu’il ait raison !

Charmant et d’une grande sensibilité, l’artiste s’est plié avec gentillesse à mon jeu de questions: Portrait chinois d’un peintre norvégien vivant en Finlande.

Si vous étiez…

Une couleur : « Deux couleurs plutôt. D’abord, le vert tendre, la couleur du printemps, du commencement. Ce vert des jeunes pousses avant qu’elles ne grandissent et qu’elles ne meurent en orange et en jaune. Vous retrouvez beaucoup cette couleur dans mon travail. La deuxième couleur serait le turquoise. Une couleur absente des paysages nordiques. Notre bleu est plus dur, plus sombre. J’aime le turquoise du Pacifique, de ces pays encore préservés. »

Une peinture : « Toute l’œuvre de l’Ecossais Richard Wright. Travaillant essentiellement la peinture et les feuilles d’or à même les murs des galeries où il expose, ses tableaux survivent seulement le temps d’une exposition. A moins qu’on ne lui passe une commande, son travail disparait. Il y a quelque chose de très intense dans le côté éphémère de ses œuvres. Placées souvent à des endroits inattendus dans la galerie, ces peintures sont un ensemble de motifs complexes inspirés de sources aussi variées que la peinture médiévale, le graphisme ou la typographie.»
Une sculpture : « Une de mes propres tours, qui sont là d’ailleurs, au milieu des toiles. Je fais en sorte à chaque fois qu’elles ne soient pas parfaites. J’imagine que c’est ma façon de communiquer avec les autres : les rendre plus accessibles pour initier le dialogue, pour les rendre plus sympathiques presque.»

Un parfum : «  Calvin Klein. N’importe lequel. Tous.»

Une ville : « Une ville ayant un accès direct sur la mer ou  l’océan. Pas simplement un lac, une rivière, j’ai besoin qu’il y ait un port, une vraie ouverture vers l’extérieur.»

Un architecte : « Plusieurs. Ceux à l’origine des 300 îles artificielles du projet The World à Dubai. Artistes qui jouent avec les formes des côtes. Artistes qui crée le paysage même : The World ajoute plus de 200 kilomètres de côtes à Dubai, qui n’en compte que 67. Et puis, d’un point de vue personnel, le projet me rappelle un de mes tableaux, prémonitoire j’imagine. Réalisé aux feutres en 1998, il s’appelle Monstropolis, c’est un patchwork multicolore où chaque forme représente un pays.»
Une saison : « L’automne, sans hésiter, même si je suis très sensible aux couleurs du printemps. L’automne, si émouvant.»

Une chanson : « Les chansons du duo français Air, celles de leur premier album Moon Safari et celles du dernier Love 2. Love 2 marque un retour aux sources, à la formule musicale de leurs débuts: un mélange d’ambiances aériennes avec influences des sixties et de l’afro-beat. »

Un mot : « Un mot pour décrire ce moment si précieux où, après une quête, après avoir cherché quelque chose, on trouve, on obtient une réponse. Ce moment où le résultat est là. J’imagine que le mot idéal serait « Yes ! ». Tout simplement.»

GALERIE CARBON 12                  
Al Serkal Avenue, Warehouse D37  AL QUOZ        
Ouvert du samedi au jeudi de 12h à 19h
050 464 43 92                                                           
www.carbon12dubai.com

Nadine Sinno

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