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Interview de Gil Heitor Cortesao

Pour la première exposition au sein de son nouvel espace à Al Quoz, Carbon 12 accueille Gil Hector Cortesao, un artiste portugais singulier, auteur de peintures sous plexiglas où le temps semble s’être arrêté.

 

1/ Après plusieurs expositions en Europe (Portugal, Luxembourg et France) c’est votre première exposition au Moyen-Orient, pourquoi ce choix ? Comment avez-vous été sélectionné par Carbon 12 ?
C’est en effet ma première exposition au Moyen-Orient. Le galeriste de Carbon 12, Kourosh Nouri, a vu et aimé une exposition que j’ai faite à Paris (“Remote Viewer”, Galerie Suzanne Tarasiève), et m’a invité à préparer une exposition pour son nouvel espace à Dubai. J’ai pensé que ça pourrait être un contexte très intéressant pour montrer mon travail, parce que ma peinture met en exergue les qualités, les atmosphères et les suggestions associés à différents types d’espaces et aussi revisite les utopies et contre-utopies modernistes et architectoniques. Dubai bien sûr, avec tous ces projets de construction futuristes est le l’endroit parfait pour exposer ce genre de travail. J’étais aussi très curieux de la réception que j’aurais d’une culture différente.

2/ Comment percevez-vous le public dans le Golf ? Pensez-vous que la réception de votre travail sera différente ?
Je sens que le public est très spécial dans le Golf parce que c’est très cosmopolite avec des gens ne venant pas seulement de la région, mais aussi de nombreux endroits du monde. Durant le vernissage, j’ai senti qu’il y avait un véritable intérêt et enthousiasme par rapport à mon travail en particulier et pour l’art contemporain en général.

3/ Vous avez l’habitude de travailler avec la technique de l’huile sous plexiglas, ce qui semble emprisonner la scène dans un cadre comme le temps dans l’éternité. Quel est votre objectif ? Quelle est votre inspiration ?
Même avant de commencer à utiliser le plexiglas, j’ai toujours été fasciné par la transparence, par l’idée d’avoir deux (ou plus) images occupant le même espace. Le plexiglas crée aussi une distance presque subliminale, et depuis que je me concentre sur les paysages et les intérieurs, la distance et l’illusion sont très importants pour moi. Bien sûr, le plexiglas est aussi un miroir de qualité et les reflets projetés sur la surface de verre sont importants pour la perception du travail.

4/ Vos peintures ressemblent à des photographies, souhaitez-vous reproduire la réalité ou recréer un autre univers à travers votre propre vision ?
Même si j’utilise des photographies comme support comme un point de commencement pour la création picturale, je ne suis pas intéressé par le réalisme, je suis plus intéressé par les rêves, les hallucinations, les visions, les utopies et les souvenirs. Donc, même s’il reste un degré de réalisme qui vient des sources photographiques que j’utilise, il y a aussi quelque chose qui peut être presque l’opposé du réalisme et où les traces de corps sont présents (graisse de cuisson, coups de pinceau gestuels, tâches, éclaboussures…). Aussi, le plexiglas sur lequel je peins crée comme une dimension onirique parce que cela semble enlever la densité matérielle de la peinture à l’huile.

5/ Finalement, comment définiriez-vous votre style ? Que diriez-vous au public afin de venir voir votre exposition ?

Les définitions ne sont pas vraiment importantes pour moi, je laisse cela aux critiques et aux historiens ! Je crois aussi que mon travail doit parler pour moi et atteindre le public et si mes peintures conservent l’intensité que j’essaie toujours de donner, tous les mots que je pourrais dire pour inciter les gens seraient superflus !


“Memories from the future” par Gil Heitor CortesaoDates: 15 octobre au 26 novembre 2009
Lieu : Carbon 12, Al Quoz 1 – Street 8, Al Serkal Avenue – Warehouse D37
Site web : http://carbon12dubai.com/

Anne-Sophie Brault-Hamia

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