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Chronique d’une mère indigne



On m’avait bien prévenu que tout allait changer une fois bébé arrivé !
« Tu verras, m’ont dit mes amis déjà parents, tu vas adorer, un enfant ça te transforme, tu seras plus sereine, plus épanouie, ta vie prendra tout son sens. Être mère, ce n’est  que du bonheur !! »

Chic chic chic me suis-je dit ! Vivement qu’il ou elle arrive, plus que 34 semaines à attendre et j’aurai mon câlin géant à moi !
Avec son papa, nous avons activement préparé la venue de bébé : passer des jours et des jours joyeux et fébriles à décorer la chambre, faire des razzias dans les magasins de mode pour enfants aux exclamations de « oooooooooooooooooh c’est trop mimi tu as vu ça ?? Et ça !! Oh et ça alors !! C’est tellement chou !!! »
J’ai lu « les » livres aussi, tous ou presque. Bon d’accord je sautais les passages qui me semblaient rébarbatifs et qui en aucun cas ne pourraient s’appliquer à moi du style « que faire quand vous manquez si cruellement de sommeil que même le banc de la station de métro vous paraît être le baldaquin de la Belle au Bois Dormant. Ou « le méconium »  etc…

Puis le grand jour est arrivé.
Et là déjà j’ai senti que non, tout n’allait pas être rose bonbon (oui parce que c’est une fille). Après une péridurale ratée, 32h de travail acharné, de cris, de larmes, de coups de pied et autres morsures et menaces en tout genre j’ai tout simplement décidé que non je n’aurai pas cette enfant et puis c’est tout. C’était trop dur et je voulais rentrer à la maison et elle resterait dans mon ventre et puis voilà.
Mais finalement bien sûr, elle a fini par arriver, et avec elle toute la vague d’émotions fortes, les bouffées d’amour olympien qui laisse sans le souffle, le regain d’énergie, l’euphorie et j’en passe.

Puis il a fallu allaiter.
Et c’est là que j’ai compris : la maman épanouie dans les couches, la tétée, les rots qui prennent 45 minutes à 2 heures du matin, les pleurs pour une raison qui nous échappe, puis les heures et les heures à regarder dormir la petite chérie… ce n’est pas pour moi.

Je ne serai jamais une mère modèle.
Pourtant ma fille est toujours en train de rire, heureuse elle l’est !
Ma fille ne manque de rien et surtout pas d’amour mais si je passe du temps avec elle au parc ou aux jeux dès mon retour du bureau, il m’arrive bien de vouloir sortir entre filles et sans bébé, de vouloir faire mon shopping sans bébé, de faire la sourde oreille quand à 4h30 elle pleure, d’hésiter entre une petite robe Carolina Herrera ou une table d’éveil musical pour bébé et parfois même oh misère ! de lui donner ses 6 m&m’s pourvu qu’elle arrête de pleurer !!
Cela fait-il de moi une mère indigne ?

Ce qui est drôle c’est quand on commence à en parler autour de soi… alors il y a deux types de réaction : la réaction outrée, sourcil en accent circonflexe puis conseils et réprimandes et la réaction amusée, rassurante ou même souvent, de soulagement « c’est vrai ce que tu dis ? alors je ne suis pas la seule ? ».

Non vous n’êtes pas la seule.
Juguler une carrière avec le fait d’être une femme femme, de gérer l’intendance de la maison, d’avoir une vie sociale, d’être épanouie dans son rapport avec son enfant et toujours disponible tout en trouvant encore le temps de s’occuper de soi, ce n’est pas pour tout le monde.
D’ailleurs on n’a jamais dit que c’était facile finalement.
Certaines semblent etre nées pour être mère, d’autres moins.
L’essentiel est de faire de son mieux, l’essentiel est d’aimer et surtout, surtout, l’essentiel c’est de privilégier la qualité du temps passer avec Junior plutot que la quantité.

Dans cette nouvelle chronique, peut-être allez vous me condamner, peut-être allez-vous lever le sourcil, peut-être allez vous sourire ?
Et puis, peut-être allez vous vous reconnaître ne serait-ce qu’un tout petit peu.

La semaine prochaine, Mère indigne vous montre comment sortir la tête haute d’un Caprice avec un grand C au bon milieu de Dubai Mall à l’heure de pointe.

Lilibelle

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